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Coup de blues en novembre : comprendre, agir et trouver un nouvel équilibre

18 Nov 2025

Les jours raccourcissent, le ciel se couvre, et l’on sent souvent un poids s’installer sur le moral. En novembre, nombreux·ses sont celles et ceux qui ressentent un pincement de tristesse, un désir de rester sous la couette, une lassitude diffuse. Ce « blues de novembre » n’est pas une faiblesse, mais une réponse fréquente à des changements environnementaux et psychiques (et surtout, des signaux qu’il est possible de décoder et d’accompagner).

Dans cet article, nous allons explorer pourquoi ce mois peut peser sur notre humeur (baisse de lumière, rythme bouleversé, isolement), comment distinguer un simple coup de fatigue émotionnelle d’une véritable dépression, et surtout quels leviers naturels pouvons-nous activer pour remonter la pente. L’objectif : offrir des pistes concrètes, douces et accessibles pour traverser novembre avec plus de sérénité, en retrouvant énergie, plaisir et équilibre.

Table des matières

Pourquoi le mois de novembre pèse sur le moral ?

La baisse de luminosité et la sérotonine

La lumière naturelle joue un rôle majeur dans la régulation de notre horloge biologique et dans la synthèse des neurotransmetteurs. En automne, cette réduction d’exposition lumineuse peut diminuer la production de sérotonine, l’hormone du bien-être, et favoriser une surproduction de mélatonine, souvent associée à une somnolence accrue.
Des études montrent que chez les personnes sensibles, l’hiver s’accompagne d’une régulation perturbée du transporteur de la sérotonine (SERT), ce qui réduit sa disponibilité dans le cerveau. [1][2]
Ce déséquilibre peut se traduire par de la fatigue, une baisse de motivation ou une humeur plus morose.

💡Astuce express

S’exposer 10 minutes à la lumière naturelle le matin peut influencer positivement l’humeur

Le changement de rythme et le manque d’énergie

Entre le passage à l’heure d’hiver, la diminution totale des heures d’ensoleillement, et la fatigue accumulée depuis la rentrée, le corps peut être “décalé”. Notre horloge interne (rythme circadien) se trouve fragilisée : sommeil perturbé, baisse d’entrain, difficulté à se lever. Quelques semaines de surmenage ou de contraintes (travail, obligations) viennent parfois s’ajouter à ce contexte, sapant progressivement l’énergie vitale.

Le contexte psychologique et social

Novembre est souvent un mois de repli : les activités extérieures se raréfient, les après-midi sont plus courtes, il est plus facile de basculer vers l’intérieur. L’isolement social ou le manque de projets lumineux contribue au sentiment de vide. Par ailleurs, la pression de fin d’année (bilan, attentes, fatigue mentale) s’installe déjà pour beaucoup, ce qui peut renforcer l’aspect pesant de cette période.

Comment faire la différence entre coup de blues et dépression ?

Les signes d’un simple coup de fatigue émotionnelle

  • Une tristesse ou une lassitude passagère, quelques jours voire une à deux semaines.
  • Moins d’envie, un repli léger, mais sans perte totale d’intérêt.
  • Le retour d’un peu d’énergie dans certaines journées.
  • Capacité à se motiver pour des plaisirs simples, malgré l’effort.

Les signaux d’alerte d’une dépression plus sérieuse

  • Humeur tristement persistante, au-delà de deux semaines.
  • Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie) ou changement d’appétit notable.
  • Perte d’intérêt pour les activités habituelles, sensation d’inutilité.
  • Pensées négatives persistantes, culpabilité, idées sombres.

💡Quand consulter un professionnel ?

Si les symptômes persistent, s’aggravent ou interfèrent avec la vie quotidienne, il est important de solliciter un·e psychologue, un médecin ou psychiatre pour obtenir un soutien.

7 leviers naturels pour remonter la pente

Retrouver la lumière : luminothérapie et nature

  • Passer du temps le matin dehors, même par temps couvert, pour stimuler l’horloge circadienne.
  • Utiliser une lampe de luminothérapie (≈ 10 000 lux) en début de journée, est une des approches les plus étudiées pour le trouble affectif saisonnier (TAS) [3][4].
  • Favoriser des pièces bien éclairées chez soi.

Bouger, même légèrement

L’activité physique libère des endorphines, stimule la dopamine, améliore le tonus physique et mental. Des pratiques douces comme la marche, le yoga, la danse lente ou le vélo tranquille peuvent suffire à enclencher une dynamique positive.

Réguler le sommeil

  • Se coucher et se lever à des horaires réguliers.
  • Créer une ambiance propice au repos (obscurité, frais, silence).
  • Éviter les écrans lumineux le soir, réduire la lumière bleue.

Nourrir le moral par l’alimentation

De 2019 à 2025, plusieurs études tendent à montrer que certains nutriments contribuent à une meilleure gestion de l’humeur :

  • Oméga-3 : plusieurs essais les associent à une amélioration modeste des symptômes dépressifs lorsqu’utilisés comme adjuvant [5][6][7].
  • Vitamine D : la carence peut accentuer le blues hivernal ; son rôle dans la modulation de l’inflammation et de la fonction cérébrale est étudié [8].
  • Magnésium, tryptophane, antioxydants (fruits colorés, légumes) : pour soutenir le métabolisme cérébral.

Cultiver les liens sociaux

La connexion humaine a un effet protecteur : partager, échanger, rire ou simplement se sentir écouté·e agit comme un remède émotionnel. Appels, rencontres simples, échanges, rituels collectifs (soirée cinéma, lecture partagée) peuvent contribuer à sortir du silence intérieur.

S’offrir du plaisir et de la douceur

Revaloriser les petits gestes : un bain chaud, une tasse de thé, écouter une musique apaisante, lire un livre.
Ces instants sensoriels sont des balises dans la retenue émotionnelle de novembre.

💡Bonus : Pratiquer la gratitude et la pleine conscience

  • Tenir un journal de gratitude (3 choses vécues positivement par jour).
  • Méditation de pleine conscience, respiration consciente, ancrage corporel.
  • Ces pratiques encouragent le retour au présent et la reconnexion à soi.

Quand consulter un professionnel ?

  • Si le mal-être dépasse 2 à 3 semaines sans amélioration.
  • Si la baisse d’énergie, d’appétit ou de sommeil devient forte.
  • Si apparaissent des pensées négatives persistantes, culpabilisation ou idées sombres.
    Professionnels concernés : généraliste, psychologue, psychiatre, selon le niveau de gravité.

Prévenir le coup de blues de novembre dès la rentrée

  • Dès septembre, instaurer une routine équilibrée : sommeil, activité physique, temps en nature.
  • Maximiser l’exposition lumineuse matinale.
  • Maintenir des activités sociales et des projets engageants (hobbies, ateliers, rencontres).
  • Adopter une alimentation riche en nutriments énergétiques (oméga-3, vitamines, végétaux colorés).

Ces stratégies anticipées renforcent la résilience émotionnelle.

« Même la plus longue des nuits finit par laisser place à l’aube »

CONCLUSION

Novembre peut être un mois délicat, mais il n’est pas une fatalité. Le « blues » qu’on ressent est souvent un message : celui de ralentir, de réajuster, de se reconnecter à soi.
En comprenant les mécanismes (lumière, rythme, isolement), en activant des leviers doux (lumière, mouvement, alimentation, lien), on peut traverser cette période avec davantage de justesse.
Si l’obscurité s’installe, rappelez-vous : le printemps émotionnel se prépare en automne. Et vous n’êtes pas seul·e dans cette traversée. Il ne faut surtout pas hésiter à contacter un professionnel de santé.

FAQ

Est-ce normal d’avoir un coup de blues en novembre ?

Oui, c’est très courant. Le manque de lumière naturelle et le raccourcissement des journées perturbent la production de sérotonine et de mélatonine, deux hormones liées à l’humeur et au sommeil. Cette transition saisonnière peut entraîner une fatigue accrue, une perte de motivation et une sensation de tristesse passagère.

La déprime saisonnière est temporaire et liée au changement de saison. Elle dure souvent quelques jours à quelques semaines.
La dépression saisonnière, elle, est plus profonde et persistante. Elle s’accompagne d’une tristesse marquée, d’un désintérêt pour les activités habituelles, de troubles du sommeil ou de l’appétit, et nécessite souvent une prise en charge médicale.

Oui, de nombreuses études ont montré l’efficacité de la luminothérapie dans la réduction des symptômes du trouble affectif saisonnier (source : PubMed).
Une exposition quotidienne de 20 à 30 minutes à une lampe de 10 000 lux, le matin de préférence, aide à réguler l’horloge biologique et à stimuler la sérotonine.

Certains nutriments soutiennent naturellement la production d’hormones du bien-être :

  • Oméga-3 (poissons gras, noix, graines de lin)
  • Magnésium (chocolat noir, banane, légumineuses)
  • Vitamine D (soleil, œufs, poissons gras)
  • Tryptophane (œufs, volaille, avoine, légumineuses)

Une alimentation variée et colorée aide à stabiliser l’humeur et à limiter la fatigue saisonnière.

Si le mal-être dure plus de deux à trois semaines, s’il s’accompagne de perte d’intérêt, anxiété marquée ou pensées sombres, il est important de consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, psychologue ou psychiatre). Un diagnostic précoce permet une prise en charge adaptée et évite l’aggravation des symptômes.

Quelques habitudes simples peuvent faire la différence :

  • S’exposer à la lumière naturelle chaque matin
  • Maintenir une activité physique régulière
  • Avoir un sommeil régulier et réparateur
  • Préserver les liens sociaux
  • Pratiquer la gratitude et la relaxation
  • Prendre soin de son alimentation dès l’automne


Ces gestes quotidiens renforcent la résilience émotionnelle avant l’hiver.

ℹ️ Sources :

  1. « Role of serotonin in seasonal affective disorder » — PubMed
  2. Étude sur le transporteur de sérotonine saisonnier — Brain (McMahon et al.)
  3. “Treatment measures for seasonal affective disorder” – méta-analyse sur luminothérapie
  4. SAD : définition et diagnostic — StatPearls / NCBI Bookshelf
  5. “Omega-3 Fatty Acids Supplementation in the Treatment of Depression” (essai)
  6. “Efficacy of omega-3 PUFAs in depression: meta-analysis”
  7. “Omega-3 Polyunsaturated Fatty Acids in Depression” (revue)
  8. “Nutritional interventions in depression: role of vitamin D & omega-3”
  9. “Seasonal affective disorder (SAD)” — Medscape / eMedicine
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